Écrits sur la Guerre 14-18 (3E)

Projet 3e2nde 2022-2023 :

Passeurs de Mémoire

Écrits sur la Guerre 14-18

Classe de 3e E

5 août 1945 à 12h45

Cher père (M. Durant)

Papa, je sais que t’as toujours détesté que je te surnomme comme ça mais je pense que c’est le moment qu’on se parle franchement. Tu nous manques à Marie, Maman et moi. On n’arrive à rien, c’est toi qui nous aidées, tu faisais tout à la maison. Là c’est dur, maman galère à faire à manger, à faire les courses, à nous aider à faire les devoirs qu’on nous donne. Elle est mal depuis que tu es partie. Elle était perdue. Elle ne faisait rien, on se débrouillait, et c’est moi qui faisait à un peu près tout à la maison. J’aidais surtout Marie, qui était perdue. Elle n’arrêtait pas de te demander et quand on disait que t’allais revenir elle le croyait mais là elle a des doutes. Ça fait 1 an qu’on t’attend, ça devient long là.

Aussi maman galère avec les boulots qu’on lui donne, à chaque fois elle finit par être renvoyée. On sait pas pourquoi mais on est sûr que c’est en cause de toi, on sait que t’as été obligé d’y aller mais pourquoi ? Pourquoi c’est dans notre époque ? Papa, j’y arrive plus même l’école, ça devient dur. La moitié des écoles ont explosé ou été envahies par les blessés. Du coup, on essaye de trouver des endroits pour travailler mais même trouver des endroits, c’est dur des fois. On n’a pas école pendant 1 semaine.

Je pense que je t’ai un peu près tout dit. Bon, et toi ? Comment tu vas depuis que tu es parti ? On te manque, nous ? Tu dors bien ? Tu manges bien ? Ce n’est pas trop dur la guerre ? T’es pas blessé ? J’espère que tu vas me répondre mais juste sache que tu nous manques, Papa.

Jeanne

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A Dunkerque, le 21 Aout 1916
Cher père,

Je t’écris de la maison qui a survécu pour le moment, elle n’est plus intacte mais il reste encore de quoi vivre dedans. Je t’écris ça de ma chambre à 23h47. Actuellement, toute la maison dort. Maman parle souvent de toi. Tu lui manques beaucoup et elle a peur pour toi. Tom aussi a peur pour toi. Maintenant, il a 7 ans. Il a fêté, si je peux dire ça comme ça, son anniversaire, il y a 4 jours. On doit souvent aider à faire des approvisionnements pour vous et l’argent se fait rare maintenant. Presque tout vous revient, j’espère sincèrement que tu finiras par rentrer et qu’on pourra tous être heureux à nouveau.

De ton côté comment ça se passe ? Ça ne doit pas être exceptionnel, je m’en doute mais j’espère que tu ne t’en sors pas trop mal. J’espère que ça se terminera bientôt… Des fois, je me demande pourquoi tout ça nous arrive à nous. Qu’a-t-on fait pour mériter ça ? Mais bon, je ne vais pas m’apitoyer sur notre sort, c’est la vie.

Sinon, maintenant, je suis en 3ème je vais avoir le brevet. Je te promets que je fais tout pour réussir malgré ce qu’il se passe. Je veux te rendre fier, je veux que tu sois fier de moi comme je serai fière de toi quand tu rentreras. Maman s’occupe très bien de nous, elle prend soin de nous et fait de son mieux pour ne pas craquer, moi aussi d’ailleurs. On essaye de rien faire paraître devant Tom pour qu’il ne s’inquiète pas trop. Je pense qu’il n’a pas réellement conscience de la situation et, c’est peut-être mieux comme ça. La nourriture à l’épicerie du coin de la rue se fait rare. On ne mange plus autant qu’avant. Toi, de ton côté, vous avez assez de nourriture ? Tu me manques énormément, les jours sont longs sans toi. Bon, je vais m’arrêter là. J’espère avoir une réponse de ta part. A bientôt, je l’espère. Je t’aime papa.

Denise

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Le 09/02/16 à 14h54

Cher papa,

J’ai bien reçu ta lettre. Je suis contente de savoir que tu vas bien. Je vois qu’il n’y a pas de chauffage là-bas. Nous aussi, on a dû mal à se réchauffer dans ces conditions-là. J’espère que tu te nourris bien. Nous, on essaye de faire notre mieux pour nous nourrir. Des fois, je ne mange même pas pour pouvoir nourrir Tom, Jade et maman.

Pour l’école c’est dur, je dois emmener Tom et Jade à l’école et moi je n’y vais presque jamais. Maman travaille dans une usine pour subvenir à nos besoins. On a très peu d’argent mais on fait avec.

Grand-mère et grand-père sont gravement malades, ils n’ont pas tous les médicaments qu’il faut. Après avoir déposé Tom et Jade à l’école, j’essaye de trouver un petit travail pour leur acheter les médicaments. Du coup, je ne vais pas à l’école. Je travaille dans une petite boulangerie à côté de la maison, ils donnent très peu d’argent. Je ne peux même pas acheter un paquet de médicament. Je finis le travail puis je vais chercher Tom et Jade à l’école et je rentre directement à la maison faire à manger le temps que maman rentre du travail.

Louise

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Le 10 octobre 1915 à 20h15 à Lille

Cher Père

Je t’écris cette lettre pour te décrire ma situation de vie et, celle de la famille. Actuellement, on travaille dans un café et non plus à l’école car elle est détruite. Marie a obtenu son diplôme aujourd’hui, un diplôme d’infirmière et Maman, elle, s’occupe des enfants Jeanne et Victor. Lorsqu’elle ne peut pas, c’est moi qui prends le relais. Comme je te disais mon école a été détruite et pas que mon école, la moitié de la ville est déjà détruite à cause des obus reçus par l’Allemagne.

Sinon, j’espère que tu vas bien, tiens au maximum, je sais que les conditions ne sont pas faciles mais il faut tenir pour ta famille et ton pays. Tu manques à toute la famille. Nous attendons ton retour avec impatience. Pour nous, c’est aussi très difficile : nous n’avons pas beaucoup d’argent. Après l’école, je dois aller faire quelques petits travails pour aider Maman. Marie nous aide aussi avec son nouveau travail d’infirmière. Quelques fois, je vais au marché avec Marie, comme elle est souvent occupée à travailler, aller au marché est le seul temps que nous passons ensemble. En ce moment à cause ou grâce à la guerre, je n’ai pas beaucoup de devoirs.

Maintenant, parlons un peu de toi. Comment vas-tu? Comment vis-tu la guerre? Manges-tu à ta faim ? Je me pose un tas de questions. Bats-toi pour nous et pour la France, nous serons toujours présents à tes côtés. Nous sommes tous dans ton cœur comme toi, tu es dans le nôtre. Marcel

Je m’appelle Paul, j’ai 45 ans et je vis à Paris. J’ai 2 enfants Jérôme, qui à 22 ans et Jean, qui a 10 ans. Ma femme est morte il y a 3 ans. Je n’ai pas pu aller à la guerre à cause d’une blessure. Je me suis fracturé la jambe et, malheureusement, je ne peux plus courir. J’aurais aimé me battre mais ce n’est pas possible car à la guerre si on ne peut pas courir, la plupart du temps, on ne survit pas. Ma jambe m’handicape au quotidien car je suis limité au niveau de mes mouvements. J’ai dû subir une longue et douloureuse opération. Mon premier enfant, Jérôme qui a 22 ans, est parti à la guerre. Les 3 premiers mois, il m’envoyait des lettres me disant qu’il allait bien, qu’il n’était pas blessé mais ça fait maintenant 4 mois que je ne reçois plus rien, et je m’inquiète beaucoup pour lui. Je pense à lui tous les jours en espérant qu’il ne soit pas mort. S’il est encore en vie, il ne doit pas se sentir bien dans ces tranchées. Il doit aussi être triste de voir tous ses amis mourir. J’aurais aimé être avec lui et endurer ces batailles ensemble, l’aider à surmonter la mort de ses amis. J’essaye de m’occuper de mon autre enfant qui, lui, se porte plutôt bien. Il est sûr que son frère va revenir vivant de la guerre.

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Le 03/04/1916 à 16h15

Cher papa,

Encore une journée passée loin de toi… Je pense souvent à toi. Toi qui es parti faire la guerre, au front, pour sauver notre patrie. Je n’ose pas imaginer les horreurs que tu as dû voir : des corps déchiquetés par les obus, les morts par balles… Tu as du perdre énormément d’amis dans cette guerre, qui, je l’espère, finira bientôt mais il faut que tu restes fort, papa ! On t’attend avec maman et Jeanne. On veut te voir sain et sauf. Ne t’en fais pas pour nous, nous allons aussi bien que possible.

Tu sais, maman est très triste depuis que tu es parti. Devant moi et ma petite sœur Jeanne, elle sourit et elle est toujours aussi gentille. Malgré cela, je l’entends pleurer tous les soirs et quand elle arrive enfin à dormir, elle t’appelle dans son sommeil. Ton départ nous a tous blessées, quelque part au fond de nous.

A l’école, tout va bien. J’apprends mes leçons et je travaille dur. Je doute que l’école reste ouverte encore longtemps car il y a de moins en moins d’élèves présents de peur que la guerre arrive jusqu’ici.

Je me pose beaucoup de questions sur ta vie au front. Comme par exemple, qu’est-ce que tu manges ? Dans quelles conditions dors-tu ? As-tu froid ou chaud dans ces moments-là ? Es-tu malade ou encore qui te soigne ?

J’espère que tu fais attention à toi car vivre dans ces tranchées doit être très dur. Vivre en permanence dans la peur en se disant qu’on peut mourir à n’importe quel moment, peut-être même au prochain assaut, doit être horrible. Mais surtout n’oublie pas la promesse que tu m’as faite, de rentrer sain et sauf à la maison, qu’on soit enfin tous réunis comme une vraie famille ! Je t’aime et t’embrasse de tout mon cœur, mon cher papa.

De ton adorable fille, Alice

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Le 10 août 1916, à Dunkerque

Cher mari,

J’espère que tu ne manques de rien. Tes enfants et moi, nous avançons avec ce que l’on a, même si des fois, on manque de quoi manger et de quoi s’habiller. Les enfants parfois ne peuvent pas aller à l’école.

Moi, je travaille dans les usines. Je fabrique des armes et des costumes. Aux journaux, j’ai vu beaucoup de morts et des bombardements dans les villes voisines. Ici, ça va, il n’y en a pas beaucoup. En tout cas, depuis que la guerre a commencé.

A la maison, le chauffage ne marche plus et il y a de nombreuses fuites d’eau quand il pleut. L’électricité a du mal à fonctionner. La plupart du temps, on allume des bougies. Dans les épiceries, il y a de moins en moins de nourriture, il manque surtout de l’eau. Dans les rues, beaucoup de personnes n’ont rien à manger et prennent froid. Certains n’ont plus de toit et les enfants manquent d’hygiène. Ça me brise le cœur de voir des familles sans logis.

Et toi, là-bas, au front, comment c’est ? Tu manges bien ? Il fait froid ? Chaud ? Tu dors bien ? Tu n’es pas blessé, hein ? Et l’hygiène ?

J’attends tes réponses avec impatience.

Charlotte.

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Le 21 Février 1916 à Verdun

Je m’appelle Henry. J’ai 12 ans. J’habite à Verdun dans un appartement. Il y a uniquement que moi et ma mère qui y habitons, car malheureusement mon père est parti à la guerre. Je ne sais pas s’il reviendra un jour.

Sinon, ma mère travaille dans une usine Renault qui fabrique des camions, des voitures et même des obus, des armes et des munitions. Et moi, j’étudie dans différents lieux : cafés, bars, boulangeries et des épiceries. Maman travaille très dur, mais elle déteste son métier à cause des conditions de travail. J’ai aussi un frère et une sœur. Mon frère s’appelle Martin, il a 14 ans. Ma sœur s’appelle Simone, elle a 24 ans. Martin va bientôt intégrer un lycée l’année prochaine. Simone est à l’université de Metz, cela fait plus d’un mois que je ne l’ai pas vue.

La nourriture qu’on mange est principalement en conserve, par exemple : du thon, du corned-beef, des sardines, de la viandes séchées, du pain… Lorsque je dois étudier, je dois prendre le bus, j’ai uniquement 10 minutes de trajet. Martin à 30 minutes et Simone en a 15. Je voudrais bien que ma vie s’améliore car je déteste la guerre car il y a plein de pères qui y sont partis. Je ne suis donc pas le seul enfant concerné.

Quand je serai grand, j’instaurerai la paix dans le monde. Je voudrais que mes parents vivent en harmonie avec mon frère et ma sœur. Et aussi, j’ai un chien qui s’appelle Sacha. Il est tout petit et je le promène quand j’ai le temps. Aujourd’hui, l’Allemagne a éjecté 1 000 000 d’obus dans notre ville. Je suis terrorisé par les évènements.

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9 AOUT 1914

Cher père,

J’espère que tu vas bien ! Nous pas trop. Amandine est partie depuis une semaine pour soigner les blessés. Maman est très malade : elle a avalé beaucoup de fumée des bombardements. Moi, j’essaye de l’aider, mais ça ne change rien. Pour Amandine, maman n’a plus beaucoup de temps à vivre. Un ou deux mois maximum. Je ne sais pas quoi faire. Je ne peux même pas appeler mamie ou papi car ils ont déménagé.

L’école a été détruite donc c’est compliqué d’étudier. Le professeur nous fait cours dans le petit café du coin. Manger aussi est compliqué. Les magasins ont tous été dévalisés car toute la ville fait leurs courses là-bas. Quand j’arrive à avoir du pain ou autre, on essaye de me le voler donc je dois me dépêcher. Je crois que je ne réalise pas bien ce qu’il m’arrive.

Pourquoi tu es parti combattre ? Pourquoi tu nous as laissé tout seul avec Maman ? Moi, je n’ai que 10 ans. Je veux être avec mon papa, moi, écouter la radio et que maman nous crie dessus pour aller manger. Je te parle de mes problèmes mais, toi, tu dois en avoir aussi.

Comment se passe la guerre ? Comment tu te laves là-bas ?

Je pense à toi et t’embrasse.

Pascal

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Cher Mari,

Le temps est long sans toi, j’espère que la guerre s’arrêtera bientôt ! J’ai l’espoir que tu es toujours en vie et que tu n’as été blessé pour pouvoir lire ce courrier, car tu ne m’as pas répondu à ma précédente lettre.

Je souhaiterais te revoir au plus vite … Et qu’on reprenne notre vie d’avant même si cela ne sera plus comme autrefois ! Sache que je me sens seule sans toi, tu me manques énormément. J’aimerais avoir de tes nouvelles : Comment se passe ta vie à la guerre, as-tu assez de ration ? As-tu le temps de te reposer et de penser à nous ?

Ici à la ferme, notre fils Sacha, de quatorze ans, m’aide terriblement pour le travail dans les champs mais cela devient compliqué car nous arrivons en rupture de denrées. Quand je suis au travail à la mercerie, les enfants s’occupent de la maison. Ils se répartissent les tâches ménagères.

Notre petit Tim vient de fêter ses quatre ans. Tu lui manques beaucoup, il te réclame souvent. De ce fait, nous avons organisé un petit rituel le dimanche où nous nous réunissons autour de nos vieux albums photos pour nous remémorer nos souvenirs avec toi.

Je ne sais pas si cette mauvaise nouvelle t’est parvenue, mais sache que ton père est malade. Il a attrapé une infection pulmonaire, d’après le médecin il lui reste très peu de temps à vivre, mais nous sommes à ses côtés le plus possible.

En ce moment, nous avons quelques problèmes d’argent. J’ai dû me séparer de quelques bêtes pour pouvoir régler les dettes que j’ai accumulées chez les commerçants. J’ai peur de ne pas pouvoir continuer ma vie sans toi, j’aimerais être à tes côtés pour pouvoir te soutenir et t’aimer sans distance.

Ta sœur est venue nous rendre visite, les enfants étaient heureux : ils ont joué avec leurs cousins, cela faisait presque un an qu’ils ne s’étaient pas vus !

En espérant une réponse de ta part, je termine en t’embrassant de tout mon cœur.

Reviens-nous sauf, nous t’aimons plus que tout et nous avons besoin de toi !

Ta bien aimée

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Le 28 Août 1914

Cher père,

Je te rédige cette lettre pour te dire que j’espère que tu vas bien, que tu n’es pas blessé et que tu es encore en vie. J’ai peur que tu ne vois pas cette lettre parce que tu es mort. Si tu es encore en vie, j’ai peur chaque jour. Je pense à toi, je ne mange pratiquement plus parce que j’ai peur de te perdre.

Est-ce que tu manges assez pour survivre ? Tu dors un minimum ? Il le faut pour que tu te battes pour le mieux. J’espère aussi que tu n’es pas blessé. Tout le monde s’inquiète pour toi, on te soutient tous, on espère que tu vas revenir un jour.

Maman va travailler pour nous nourrir et pour payer le loyer. C’est dur, Maman est à bout de forces pour travailler, cuisiner. Tu nous manques, papa. Sans toi on est perdu, on mange le strict minimum. Tu dors, là-bas ? Tu dois avoir du mal avec le bruit des armes. Tu te nourris de quoi ? Manges- tu à ta faim ? Est-ce que tu es bien équipé pour survivre ? Tu as quoi comme armes ? Est-ce que tu t’es fait des amis en qui tu peux avoir confiance ?

Chaque jour, moi et mon frère, on va à l’école et quand on rentre, on fait du ménage pour Maman. Et toi, est-ce que tu peux te laver ou est-ce que tu vis dans la boue avec de la poussière ? Grand frère va partir à la guerre demain. On est triste de savoir qu’il part mais aussi rassurés car il sera peut-être avec toi et pourra peut-être te voir.

Thibault

A Dunkerque, le 18 juillet 1915

Cher père,

J’espère que tout va bien et que tu n’es pas blessé ou pire. Maman va bien, ne t’en fais pas. Tim a fêté ses 4 ans il y a 2 jours et, moi, mes 14 ans. Maman est malade, mais ne t’inquiète pas, Tim et moi, nous l’aidons en faisant le ménage, la vaisselle et les poussières, et même mes devoirs sont faits.

A l’école, tout va bien pour moi, j’ai de bonnes notes. Mais Tim, lui, a plus de mal puisque tu lui manques énormément et il a beaucoup de mal à se concentrer. Maman et moi pleurons beaucoup ensemble mais quand Tim arrive, on arrête instantanément de pleurer pour ne pas l’inquiéter.

De temps en temps, nous allons voir Mamie. Nous lui parlons toute la journée jusqu’à tard dans la soirée. Mais en ce moment, Mamie est malade donc on ne lui parle pas vraiment car il faut l’aider à faire le ménage, l’aider à marcher et aussi à prendre ses cachets… Papi Patrick a un cancer et il a peu de chance de s’en sortir puisqu’il n’a plus que 2 semaines à vivre. Donc Mamie (Caroline), Maman (Léonie), Tim et moi (Sacha), nous profitons de ses derniers instants et on essaye de le faire rire mais bon personne à envie de rire, et c’est logique.

Maman et moi écoutons aussi la radio tous les jours pour s’avoir comment se passe la guerre et comment vous arrivez à résister aux Allemands. C’est aussi une question que je me pose puisque vous êtes en infériorité numérique.

Vivement que la guerre se termine et que tu rentres à Dunkerque pour que toute la famille t’accueille à la maison. J’espère que dans les tranchées vous avez assez de nourriture et d’eau pour tenir jusqu’à la fin de cette guerre. Quand tu rentreras à la maison, on fera tout plein de jeux de société avec toute la famille. Je t’écris cette lettre le 7 Juillet 1942, avec une tristesse profonde de toute la famille, je t’en supplie, réponds au plus vite à ma lettre pour savoir si tout va bien. Je t’aime fort.

Sacha

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Cher père,

Je t’envoie cette lettre car je pense fort à toi. Tu nous manques énormément à la maison plus rien n’est comme avant. Et toi, dis-moi de tes nouvelles, comment ça va ? J’espère que tu vas bien.

Ici, c’est compliqué. Il y a des pénuries de blé, de pommes de terre, bref un peu de tout. Les agriculteurs ont dû partir sur-le-champ. A cause de cela, nos provisions se dégradent et les portions sont misérables. Maman a du mal à gérer la crise. De plus, la vie est vraiment difficile. Quelque fois, nous entendons des bombardements, c’est assez angoissant. Mais le pire, c’était bel et bien le 21 février 1916 à Verdun, des millions d’obus lâchés.

Mais, toi, Papa, tu arrives à tenir le coup, ce n’est pas trop dur ? Est-ce que tu vas bien ? Ne lâche pas ! Un jour, tu rentreras et on se reverra et tout ira mieux. Pour le moment ça ne l’est pas mais, bientôt, on espère que tout va rentrer dans l’ordre. A bientôt, Papa. N’oublie pas, on pense fort à toi.

Martin

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Mon cher Papa,

J’espère que tu vas bien. Moi, je vais bien. J’ai faim mais ça va aller. Maman pleure tous les jours depuis ton départ. On lui a dit que tu étais à Verdun, donc elle nous a rassurés en nous disant qu’à Verdun, tu ne risquais pas grand-chose. Elle nous a dit que Verdun était une ville sans importance et avec peu d’intérêts pour les Allemands. Maman a tout de même peur de recevoir une lettre annonçant ton décès. Elle m’a aussi dit qu’elle devrait bientôt partir travailler et que, comme une grande, je devrais rester seule à la maison. Il n’y a plus école donc je ne peux plus voir mes copains et mes copines. On m’a dit que la guerre c’est très dur mais, pour toi, ça doit être facile car tu es très très fort.

J’espère quand même que tu dors et manges bien. Nous, on a des rations donc c’est un peu dur. J’espère te revoir vite car tu nous manques beaucoup. J’espère que le froid d’Automne ne vous atteint pas et que vous avez des chauffages là où vous êtes. Moi ça va, j’ai pas froid mais c’est un peu dur de dormir. J’entends des « boom » partout. J’ai aussi très peur pour toi, et Maman aussi. Est-ce que tu as tué des gens et est-ce que des gens t’ont blessé ? Je suis sûre que tu vas gagner de toute façon. Tes ennemis sont forts ? Car on m’a pas dit grands choses sur les Allemands. Tu peux te laver là où tu es ? Tu fumes toujours à la guerre ? J’ai vraiment hâte que tu rentres car nos parties de cache-cache me manquent.

Je vais dormir Papa. Je te réécrirai, d’accord ? Bisous mon Papa, je t’aime.

Mathilde.

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Papa, le 13 novembre 1917 à Grande-Synthe

Mon cher papa,

Depuis que tu es parti à la guerre, tu me manques énormément. Je suis vraiment triste que tu sois parti à la guerre. Après tout, c’est toi qui as fait le choix de partir. J’attends chaque jour que tu reviennes à la maison que tu me fasses une surprise. Celle que tu es bel et bien revenu à la maison. Chaque heure, chaque minute et chaque seconde, j’attendrai pour être dans tes bras, je t’attendrai à bras ouverts.

Depuis que tu es partie, Maman se sent vraiment mal. Quand elle se réveille, le matin, elle sourit mais je sais qu’elle ne veut pas montrer sa tristesse. Le soir venu, je l’entends pleurer. Ça me fait mal de l’entendre pleurer. J’espère que la guerre se passe bien, que tu dors bien et que tu n’as pas trop froid. Quand le soleil se couche, je pense à toi. Tous les soirs, on regardait le coucher de soleil ensemble et j’espère que, quand tu regardes le coucher de soleil, tu penses à tous nos moments.

Tu te souviens quand on jouait aux cartes ou quand on jouait au football ensemble ? Des fois, je m’allonge sur le terrain de foot et je pense à tous nos moments passés à tes côtés.

Je t’aime papa, je veux que tu reviennes à la maison, tu me manques énormément et à Maman aussi, tu lui manques énormément et elle attend avec impatience que tu rentres à la maison !

Je t’aime papa. Laura

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Le jeudi 1915, à 14h00

Cher papa

Je t’écris car tu me manques énormément, je ne sais pas si tu as croisé Clovis, mon grand frère, qui a maintenant 18 ans, qui a été appelé pour aller à la guerre. Maman et moi nous étions très tristes mais Clovis était très content car il avait peut-être l’occasion de te voir.

J’ai eu mes 14 ans hier mais j’étais très triste car on n’a pas pu faire une partie de cache-cache comme chaque année. J’espère qu’on aura l’occasion de le refaire bientôt. Tout à l’heure, j’ai appris que mon école a été bombardée. Du coup, nous allons faire cours dans un café à côté de la mairie.

En ce moment, je ne vais pas beaucoup en cours, car je dois surveiller Arthur. Maman travaille à l’usine car il leur manque beaucoup d’employés. Je ne la vois pas beaucoup car elle travaille toute la journée à l’usine : elle part très tôt le matin et rentre très tard le soir. Laura a eu ses 5 ans la semaine passée.

En ce moment elle ne nous parle plus beaucoup. Elle reste isolée car elle est très triste de ne pas te voir. Les grands-parents sont malades, ils sont gravement malades, je pense que c’est leur fin de vie.

Malheureusement, sans toi, il y a un gros manque dans la maison.

Est-ce que tu vas bien ? J’espère que tu manges bien et que tu n’es pas blessé.

Marine

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Remerciements

Je tiens à remercier la Liaison 3e -2nde, et notamment, Mme Tricot, qui a proposé ce sujet libre et pertinent.

Je remercie également les élèves de 2nde qui participeront à ce projet et qui proposeront des réponses aux écrits des élèves de 3e.

Merci à Mme Le Bris, qui m’a aidée à corriger les copies des élèves et à tirer le meilleur d’eux-mêmes.

Et, enfin, je tiens à remercier les élèves de 3E, sans qui rien de tout cela n’aurait été possible. Vous avez été merveilleux lors de la réalisation de ces écrits. Votre travail minutieux a permis l’élaboration de textes d’une grande qualité. Je suis très fière de vous, de votre investissement et de vos textes. Merci à vous !

Mme Quetstroey

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